Bilan des César 2025 : entre avancées et résistances
Des chiffres qui parlent (encore) d’inégalités
En 50 ans, la place des femmes dans le cinéma a-t-elle vraiment changé ? L’étude du Collectif 50/50, qui analyse les nominations aux César depuis leur création en 1976, montre une tendance claire : les femmes restent largement sous-représentées dans les catégories régissantes, notamment la réalisation et la production.
Un rapide coup d’œil à la 50e Cérémonie des César suffit pour comprendre que la parité est encore loin d’être atteinte.
En 2025, 31 femmes ont pu prétendre à une récompense, contre 81 hommes.
Aucune femme n’a été nommée pour le prix de la Meilleure Réalisation. Elles ne représentent d’ailleurs que 22 % des nommées sur les 5 dernières années et dans toute l’histoire des César, seules 2 femmes ont reçu le prix.
Le vote est aussi inégalitaire dans la catégorie « Meilleur Film », qui met en compétition 5 longs-métrages, tous réalisés et produits par des hommes blancs (sauf 1 productrice), dont la plupart sont déjà multi-récompensés.
Même constat pour le prix de la Meilleure Adaptation, des Meilleurs Effets Visuels et du Meilleur Long Métrage d’Animation.
Plus que de simples statistiques, ces chiffres sont le reflet d’un système qui peine à offrir les mêmes opportunités aux femmes. En 2025, pour 8 catégories sur 14, le nombre de femmes nommées est inférieur au pourcentage de femmes actives dans la profession. Les César ne traduisent pas la diversité de nos métiers, l’entre-soi persiste et le déséquilibre s’installe.
Des mesures en demi-teinte
Face aux critiques, l’Académie des César a pourtant durci son règlement ces dernières années. Il y a 2 ans, les César avaient annoncé que toute personne mise en cause pour des faits de violence, notamment à caractère sexiste et sexuel, ne serait plus « mise en lumière » lors de la Cérémonie. L’année suivante, cette mesure est étendue à l’ensemble des événements organisés par l’Académie.
Cette année, l’Académie démontre une nouvelle fois sa volonté de ne plus tolérer les comportements abusifs en annonçant la suspension des membres accusés dans ce genre d’affaires, allant jusqu’à l’exclusion en cas de condamnation.
Un signal fort, mais qui ne suffit pas. Ces mesures permettront-elles d’endiguer les rapports de force et l’omerta toujours présents dans notre industrie ?
Former pour transformer : la formation comme levier de changement
La transformation de notre secteur ne peut se faire sans action concrète. Sensibiliser aux mécanismes des VSS, former des référents capables d’agir au sein des productions, structurer une prévention efficace : voilà des solutions qui permettent d’agir à la racine du problème.
À l’Atelier Marcelle, nous accompagnons les professionnel·le·s du cinéma et de l’audiovisuel pour qu’ils puissent créer des environnements de travail plus sûrs et plus inclusifs. Parce qu’il ne suffit pas de pointer du doigt les dysfonctionnements : il faut outiller ceux qui font le cinéma d’aujourd’hui et de demain pour changer les choses.
Alors, après 50 éditions, combien de temps faudra-t-il encore pour atteindre l’égalité ? Combien de talents devront encore se battre pour être reconnus à leur juste valeur ?
Le chemin est encore long, mais les solutions existent.
Nos formations « Référent.e VMSS » sont conçues pour :
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