Cannes 2025 : quand l’actualité s’invite sur la Croisette

La dernière édition du Festival de Cannes a été marquée par des faits mettant en lumière la nécessité pressante du changement. À quelques heures de l’ouverture, la condamnation de Gérard Depardieu provoque la première onde de choc. L’acteur jusqu’ici impuni est reconnu coupable d’agressions sexuelles.

Pour Erwan Balanant, rapporteur de la commission d’enquête sur les VSS au cinéma, ce jugement marque un tournant : « Gérard Depardieu incarnait l’exception culturelle française, mais aussi l’excuse du génie, cette idée toxique qui absout les puissants au nom de leur talent. Ce verdict dit clairement : personne n’est au-dessus des lois de la République, ni acteur légendaire, ni producteur influent. »

L’annonce a permis au Festival de réaffirmer sa politique de tolérance zéro face aux harcèlements et aux violences. Pour la première fois, cet engagement s’est traduit par la création d’une nouvelle « charte du festivalier » dans laquelle « aucune forme d’insulte, violence, discrimination ou harcèlement, qu’elles émanent de son personnel, de ses partenaires, de ses prestataires ou des festivaliers« , ne sera tolérée, sous peine d’un retrait définitif de l’accréditation.

Au cœur de la tourmente, deux autres faits divers sont venus appuyer cette position et l’urgence de la situation. Du côté du cinéma indépendant, l’ACID (association du cinéma indépendant pour sa diffusion) a annoncé la suspension de son vice-président, suite à des accusations publiques survenues le matin même lors d’une table ronde publique.

Du côté des stars, le Festival prend une décision inédite en interdisant l’évènement à un acteur visé par des accusations, sans qu’aucune condamnation n’ait été prononcée. Une posture de précaution assumée par Thierry Frémaux, délégué général du Festival, qui souhaite « assurer aux organisateurs que les conditions de sécurité, d’intégrité et de dignité des personnes ont été respectées tout au long du processus de fabrication » des films. Autant de voix qui se libèrent et amènent les institutions à réagir fermement, et rapidement.