Bilan 2024 : sur le front législatif et institutionnel, des avancées concrètes

L’année 2024 a été rythmée par des évolutions marquantes sur le plan législatif. En mai, la création d’une commission d’enquête parlementaire – impulsée par la prise de parole de Judith Godrèche – a suscité de grands espoirs avant d’être arrêtée en juin suite à la dissolution de l’Assemblée nationale. Bonne nouvelle cependant : les travaux ont repris en octobre, avec les auditions d’associations et d’acteurs clés du secteur.

 

Plusieurs initiatives majeures témoignent de cette volonté affirmée d’agir contre les VMSS. La signature, lors du dernier Festival de Cannes, de 2 avenants visant à renforcer la protection des mineurs et à mieux encadrer les scènes d’intimité sur les tournages démontrent une prise de conscience accrue des enjeux spécifiques de notre secteur.

 

Côté institutionnel, le CNC est toujours un acteur majeur de cette transformation. Sa politique d’égalité, alignée sur les axes de travail du Ministère de la Culture pour 2023-2027, renforce les objectifs de la feuille de route de 2018. Ces axes prioritaires visent à :

 

      • Promouvoir l’accès aux opportunités professionnelles et aux financements,
      • Lutter contre le harcèlement et les VMSS dans la culture,
      • Instaurer une culture de l’égalité dans l’ensemble du secteur,
      • Améliorer la représentation des femmes dans les programmations et les contenus.

Concrètement, le CNC a mis en place plusieurs mesures significatives. Depuis le 1er juillet 2022 pour les sociétés de production et le 1er janvier 2023 pour les exploitants de salles de cinéma, l’accès aux aides financières est conditionné au suivi de formations obligatoires pour les équipes techniques et artistiques. En 2024, cette conditionnalité a été étendue à l’ensemble des équipes de tournage* pour les films de fiction majoritairement tournés en France dont les prises de vues débutent après le 1er janvier 2025.

 

L’engagement du CNC se manifeste également par une politique volontariste en matière de diffusion : en 2024, 14 longs métrages ou programmes de courts métrages réalisés ou co-réalisés par des femmes (soit 50% de la sélection) intégreront les 4 catalogues des dispositifs d’éducation à l’image à la rentrée scolaire 2025-2026, dépassant largement l’objectif initial d’au moins 5 films par an. De plus, 5 films réalisés par des femmes ont été ajoutés aux films soutenus par le CNC dans le cadre de l’aide à la numérisation des œuvres patrimoniales, portant le total à 112 films.

 

Pour 2025, l’objectif est clairement défini : renforcer l’impact de ces mesures. L’année à venir s’annonce cruciale pour consolider les acquis. Parmi les priorités identifiées, citons la pérennisation des rôles de référents VSS sur les tournages et l’obligation de formations pour toutes les productions. Il est également essentiel de garantir un meilleur suivi des mécanismes de signalement pour que les victimes soient réellement accompagnées.

*Pour les personnes concernées, cette formation obligatoire est composée de 2 modules :

  • 1 module de 2h30 en e-learning à valider une fois (5 séquences de 20 à 25 min, possibilité de découper les 2h30 en plusieurs fois), à faire hors temps de travail, obligatoire pour tout le monde. Financement 100% par l’AFDAS et n’enlève aucun droit à la formation. -C’est un impératif préalable à l’embauche. Ouverture au 20/01/2025.
  • 1 module de 2h30 en présentiel à chaque fois (formation déclinable en plusieurs facteurs de risque à adapter selon le projet approché), à faire sur le temps de travail, en fin de prépa, et au plus tard dans les 15 premiers jours du tournage. Ouverture au 04/02/25. Les postes obligatoires qui doivent suivre le module 2 : 

👉 Comédien·ne·s présent·e·s au moins 25% des scènes de l’œuvre ;

👉 Directeur·rice production / Réalisateur·rice / Directeur·rice de la photo / Chef·fe opérateur·rice du son / Chef·fe costumier·ère / Chef·f e décorateur·rice ;

👉 ET toutes les personnes qui sont sous contrat le jour où le module 2 est donné.

La·le Producteur·rice (ou la·le directeur·rice de production si l’employeur·euse le demande) contacte REMIXT, l’organisme ayant remporté l’appel d’offre, pour caler la date et le lieu. Il faut prévoir un délai de 2 à 3 semaines pour organiser la formation. Il s’agira également de parler du projet et des problématiques spécifiques (facteurs de risques propres au projet et au tournage), afin que la·le formateur·rice soit le mieux préparé·e.

Et vous, quel rôle jouerez-vous dans cette transformation ?

Rejoignez nos formations pour devenir acteur du changement.

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