VMSS au travail : un enjeu structurel et systémique

Chaque année, les chiffres évoluent mais le constat reste le même : les violences faites aux femmes persistent et le monde professionnel n’y échappe pas. Sur les plateaux comme dans les bureaux, elles se nourrissent de déséquilibres, de rapports de pouvoir et d’un manque de représentativité profondément ancrés.

 

Malgré les efforts réalisés ces dernières années, la situation en France ne s’est pas améliorée depuis 2020. Selon le rapport sur l’évolution du financement de la lutte contre les violences faites aux femmes*, 73,1 % des violences ont lieu hors du cercle familial, dans un contexte où les politiques publiques manquent encore d’une stratégie claire et structurée.

 

En entreprise, les chiffres sont préoccupants** :

 

  • 9 % des viols ou tentatives ont lieu sur le lieu de travail.
  • 30 % des salariées ont déjà été harcelées ou agressées sexuellement.
  • 70 % des victimes de VSS au travail n’en ont jamais parlé à leur employeur.
  • Parmi celles qui parlent, 40 % estiment que la situation s’est retournée contre elles.

 

Dans l’audiovisuel, cette violence prend également une dimension structurelle liée au manque de parité et d’égalité. Les données de l’Observatoire européen de l’audiovisuel*** montrent que, sur la période 2015-2024, la progression moyenne de la proportion de femmes dans le cinéma européen est inférieure à 1 % par an. Si cette tendance se maintenait, la parité serait atteinte :

 

  • en 2043 pour l’écriture de scénarios, en 2047 pour la réalisation,
  • en 2074 pour le montage, en 2077 pour la production,
  • et en 2204 pour la direction de la photographie.

 

Tous métiers confondus, la parité globale dans la production de longs métrages

ne serait atteinte qu’en 2047.

 

Ces déséquilibres structurels montrent que le risque de VSS est intimement lié aux rapports de pouvoir et à la sous-représentation des femmes. Lutter contre les VSS, c’est donc aussi agir pour la parité et l’équité des environnements professionnels.

 

Face à ce constat, l’action individuelle ne suffit pas : il s’agit de transformer les organisations en profondeur. C’est pourquoi l’Atelier Marcelle accompagne les structures pour comprendre ces dynamiques, outiller les référent·es et mettre en place des dispositifs concrets de prévention et de protection.


Sources :

 

* Rapport sur l’évolution du financement de la lutte contre les violences faites aux femmes présenté en juillet 2025 à la Cour des Finances

 

** Communiqué syndical à l’occasion de la Journée du 25/11 pour mettre fin au VSS au travail

 

*** Rapport sur le taux d’activité des femmes dans la production cinématographique européenne publié par l’Observatoire européen de l’audiovisuel en septembre 2025

nadine e drzymtae va unsplash