Le rôle des médias : un amplificateur du sexisme ?

Les médias ne sont pas que le reflet de nos sociétés. Ils influencent activement nos comportements et nos opinions. En diffusant des représentations stéréotypées, ils renforcent les normes culturelles dominantes. Masculinité conquérante, féminité objectivée : ces codes façonnent notre perception du monde, normalisant des inégalités bien réelles.

Car le problème n’est pas seulement l’absence des femmes à l’écran, mais aussi la manière dont elles sont représentées.

• Les femmes sont plus visibles… mais restent moins entendues: leur taux de parole global à l’écran ne dépasse pas 36 % depuis 2019.
• On parle moins des femmes (31 %), qu’on ne les entend (34 %) ou les voit (36 %).
• Ce qui explique que 57 % des femmes estiment que les médias ne traitent pas les femmes et les hommes de la même manière.

Les émissions sportives amplifient ces inégalités :

• Seulement 15 % des reporters sportifs sont des femmes.
• Leur temps de parole dans les programmes sportifs stagne à 11 %.
• 60 % des compétitions sportives n’ont aucune femme en plateau.

Ces inégalités ne se limitent pas aux chiffres, elles alimentent une culture du sexisme où certaines violences restent invisibilisées, voire banalisées.

• En 2024, le terme « MeToo » a été prononcé plus souvent sur les antennes des médias que durant toutes les années précédentes.
• Le traitement des violences sexuelles et sexistes a même augmenté de 17 % entre 2019 et 2024 sur les chaînes info.

Pourtant, si ces sujets sont plus présents, ils ne font pas forcément l’objet d’un meilleur traitement éditorial. Au contraire, leur hausse a parfois conduit à une banalisation des violences de genre, voire à l’apparition d’un contre-discours journalistique, accompagné de campagnes de désinformation.

Le sexisme devient alors un discours socialement toléré, rarement dénoncé ou puni, ce qui rend encore plus urgent la nécessité de déconstruire ce système.