Des moyens publics en augmentation, mais toujours insuffisants

Les politiques publiques progressent et les financements dédiés à la lutte contre les violences faites aux femmes augmentent. Mais derrière ces chiffres, un fossé persiste entre les moyens alloués et l’ampleur réelle des besoins. Mesurer cet écart permet de comprendre pourquoi les employeurs jouent un rôle clé et pourquoi des dispositifs internes solides sont indispensables. 

 

Les crédits de l’État pour la lutte contre les violences faites aux femmes ont presque triplé depuis 2020, atteignant 101,1 millions d’euros en 2024. Pourtant, selon la Fondation des femmes, ces financements ne couvriraient qu’à peine 8 % des besoins estimés (2,2 à 3,1 milliards d’euros)*.

 

Le rapport parlementaire sur l’évolution du financement de la lutte contre la violence faite aux femmes formule 19 recommandations autour de 3 axes pour combler ces lacunes : instaurer une stratégie globale de lutte contre toutes les violences et évaluer l’efficacité des dépenses ; renforcer les moyens humains et financiers de la politique de lutte ; et élargir la prise en charge ainsi que l’accompagnement des victimes.

 

Dans le monde du travail, la situation reste critique. Lignes d’écoute, référents internes et enquêtes sont souvent jugés insuffisants face à l’ampleur des VMSS. Trop de victimes se heurtent au silence, à l’incrédulité ou à l’absence de réponse structurée, les poussant souvent à abandonner.

 

Face à ce constat, le député Karim Benbrahim a déposé une nouvelle proposition de loi visant à mieux protéger les victimes et à renforcer la transparence des procédures**. Ses axes principaux : créer un Observatoire national indépendant pour mesurer précisément les VMSS au travail, harmoniser et publier les données pour renforcer la transparence des procédures et accroître les prérogatives de l’Inspection du Travail. L’objectif est clair : mieux comprendre, mieux agir et mieux protéger.

 

En résumé, l’État avance, mais il ne peut pas tout. La responsabilité des employeurs reste centrale et leur engagement est indispensable. Les référent·e·s VMSS doivent être formé·e·s, outillé·e·s et doté·e·s de moyens concrets pour jouer garantir un cadre de travail sûr pour toutes et tous.


Sources :

 

* Rapport sur l’évolution du financement de la lutte contre les violences faites aux femmes présenté en juillet 2025 à la Cour des Finances

 

** Proposition de loi pour contre les VSS au travail, enregistrée à l’Assemblée Nationale en octobre 2025

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